Pour les équipes pédagogiques, un fort engagement en classe est généralement synonyme de réussite, aussi bien pour leurs méthodes d’enseignement que pour les élèves. Mais générer ce genre d’implication peut s’avérer assez compliqué, surtout dans les salles de classe actuelles. Et comme l’engagement est une notion qui ne répond pas à une définition universelle, il se révèle aussi difficile à réellement quantifier.

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L’engagement des élèves, un des facteurs clés dans la réussite académique, est intimement lié à leur intérêt pour la classe. De fait, on est beaucoup plus enclin à retenir une information ou à s’approprier des connaissances lorsqu’on apprend en s’amusant.

Structurer un environnement propice à l’engagement de toute une classe nécessite de conjuguer méthodes pédagogiques et activités de classe adaptées. Ces deux éléments, lorsqu’ils sont mis en œuvre par un enseignant d’expérience, participent à maintenir la concentration des élèves ainsi que leur implication émotionnelle dans leur apprentissage, favorisant à terme l’acquisition et la rétention des connaissances.

Qu’est-ce que l’engagement des élèves ?

L’engagement des élèves est une notion particulièrement présente dans le monde de l’éducation anglo-saxonne. Il désigne le degré d’attention, de curiosité, d’intérêt et de passion des élèves pendant la classe. En France, bien que l’engagement soit de plus en plus discuté dans la recherche, on parle plus volontiers de participation et de motivation des élèves.

Toutefois, l’engagement en classe ne se limite pas à la participation, mais sous-entend un degré d’implication de l’élève dans son propre processus d’apprentissage. Cela se traduit par l’assiduité, la contribution aux activités de groupe, l’engagement émotionnel le niveau de motivation et le degré d’autonomie dans l’apprentissage. Bien sûr, tous ces facteurs sont corrélés à un sentiment d’appartenance et une prise de responsabilité.

Un élève engagé se distingue par sa volonté d’apprendre, son intérêt pour le cours ainsi que ses efforts pour s’approprier les connaissances. Il va plus loin que ce qu’on attend de lui, dans un contrôle ou un devoir à rendre. La notion d’engagement peut être mise en perspective avec celle de décrochage scolaire. Dans cette situation, l’élève montre un manque de motivation manifeste, un désintérêt pour les leçons, une assiduité limitée voire une tendance à l’auto-sabotage.

Méthodes participant à l’engagement des élèves

Les enseignants disposent d’un large éventail de méthodes pour stimuler l’intérêt, la participation et motivation des élèves en classe. Dans les lignes qui suivent, nous allons vous exposer plus en détail quelques-unes des approches les plus efficaces.

La pédagogie active

Le concept de pédagogie active est axé sur l’implication des élèves dans le processus d’apprentissage par le biais d’activités les incitant à réfléchir à ce qu’ils font et pourquoi ils le font. L’idée derrière cette méthode, c’est de donner la possibilité aux élèves de participer activement et d’eux même à la leçon.

En pratique, la pédagogie active peu passer par une transposition des connaissances théoriques à une situation, réelle ou simulée, aussi bien que par la démonstration d’une notion récemment apprise devant le reste de la classe. L’apprentissage actif pourra aussi prendre la forme d’expériences, de leçons au plus près du sujet (musée, classe verte…) ou de tout autre activité privilégiant l’interaction directe de l’élève avec la notion qu’il est en train d’appréhender.

La pédagogie active se détache indubitablement des méthodes pédagogiques plus classiques, misant sur une écoute et un apprentissage passif. Toutefois, en valorisant une acquisition plus autonome des connaissances, celle-ci met m’accent sur la réflexion et la synthèse d’idées, dès le plus jeune âge.

La technologie en salle de classe

Faire une place à la technologie dans la salle de classe peut bénéficier de nombreuses manières à l’engagement des élèves. Elle ouvre de nouveaux horizons en intégrants des contenus jusque-là délaissés par manque de moyens, des diaporamas aux vidéos en passant par la réalité virtuelle.

En plus de casser la routine dans les leçons, et ainsi d’éviter une perte de concentration, l’EdTech peut aussi permettre de passer plus vite sur certaines notions afin de mieux répondre aux besoins des élèves rencontrant des difficultés ou répondants mieux à d’autres styles d’enseignement. Les tableaux blancs interactifs aident à améliorer l’implication des élèves dans leur processus d’apprentissage.

La ludification

La ludification, aussi appelée gamification, est une autre méthode stimulant l’engagement des élèves en classe. Elle implique la transposition de mécanismes normalement propre aux jeux (récompenses, défis, collaboration…) à l’environnement scolaire. Le but principal est de rendre les phases d’apprentissage plus ludiques tout en renforçant la motivation et l’intérêt des élèves pour le contenu du cours.

L’introduction de jeux en classe, d’une touche de compétition ou encore de phases de travail d’équipe peut contribuer à améliorer la participation des élèves en rendant les cours plus originaux et didactiques. Certaines solutions, comme Classcraft, proposent même de transformer la classe en jeu vidéo par le biais d’une application permettant à chaque élève d’incarner un avatar au sein même de la classe.

L’apprentissage collaboratif

L’apprentissage collaboratif est une méthode d’enseignement basée sur la coopération en classe. Les élèves, répartis en binômes ou en groupes plus ou moins importants, sont amenés à travailler ensemble pour acquérir une connaissance ou réaliser un objectif complexe qu’ils n’auraient pu atteindre individuellement.

Parmi le large éventail d’activités entrant dans le cadre de l’apprentissage collaboratif, on peut citer la résolution de problèmes, les expériences, les exposés ou encore les discussions. Cette méthode cible l’aspect social de l’apprentissage, participe au développement d’un sentiment d’appartenance et aide à développer les facultés de communication, d’organisation et de compromis.

Activités favorisant l’engagement des élèves

Lorsqu’on souhaite mettre ces méthodes en pratique, on peut faire appel à certaines activités afin d’améliorer la qualité de l’enseignement et d’éveiller l’intérêt des élèves et de les amener à d’eux-mêmes à participer. Voici quelques exemples :

Le tableau numérique

Les tableaux numériques ont permis de faire entrer le bon vieux tableau blanc dans une nouvelle ère. Ces suites de logiciels combinent les avantages du tableau traditionnel et de l’ordinateur en permettant aux utilisateurs de revenir en arrière, nettoyer le tableau en un clic et même d’intégrer toutes sortes de contenus numériques (images, vidéos, musiques…) aux activités du cours.

Les diaporamas peuvent être présentés et manipulés simplement et on a alors la possibilité de les annoter ou de les compléter par l’ajout de calques en temps réel. Ces logiciels de tableau numériques sont, de surcroît, aussi bien utilisables par les enseignants que par leurs élèves. Dernièrement, cette technologie a connu un nouveau rebond avec l’essor des écrans tactiles grands format, considérés plus engageants pour les élèves, en lieu et place des vidéoprojecteurs interactifs.

Pour en apprendre plus au sujet des bienfaits du tableau interactif sur l’implication des élèves, jetez donc un œil à cet article.

Apprentissage et vidéo

L’utilisation, de plus en plus fréquente, de vidéos comme support d’apprentissage rend les leçons plus ludiques pour les élèves et offre l’opportunité d’imprimer un changement de tempo dans des cours généralement rythmés par la présentation de l’enseignant et la lecture de manuels. Les contenus vidéos, lorsqu’ils sont de qualité, exposent les notions de manière concise tout en procurant un support visuel et audio. Ils peuvent aussi favoriser la rétention des informations

Et combinées à une solution de tableau numérique, ces vidéos pédagogiques peuvent contribuer à créer des leçons beaucoup plus interactives. En plus, l’incorporation de vidéos pour expliquer certaines notions permettra de dégager du temps à l’enseignant afin de se consacrer plus en profondeur aux besoins individuels des élèves.

Pour en apprendre plus sur l’utilisation de vidéos pédagogiques, cliquez ici.

Les jeux de rôle

L’objectif du jeu de rôle est de permettre aux élèves d’endosser le rôle d’une personne dans un cadre ou une situation donnée et d’agir en conséquence, dans le but de mieux comprendre un sujet. Cette activité conviendra plus particulièrement aux élèves à partir du secondaire, car elle requiert de pouvoir comprendre des conjonctures et enjeux complexes.

Le jeu de rôle pourra s’inscrire dans une démarche plus ambitieuse, impliquant par exemple des recherches en amont, un travail de groupe puis une discussion avec le reste de la classe. C’est aussi une forme d’apprentissage actif, mettant en valeur l’organisation et la communication de groupe.

Le microapprentissage

Certains élèves ont du mal à rester concentrés, ce qui les rend aussi plus difficiles à impliquer sur la durée. Si le concept de microapprentissage a été développé en premier lieu pour les plateformes e-learning, celui-ci peut tout à fait être transposé au milieu scolaire traditionnel. On fractionnera alors les leçons, et le processus d’apprentissage de manière général, en modules beaucoup plus courts et faciles à digérer.

En pratique, un cours de 55 minutes sera découpé en 4 ou 5 modules de 10 à 15 minutes, rendant chaque partie beaucoup plus facile à assimiler pour les élèves. Ce fractionnement permettra aussi aux élèves de digérer plus facilement les notions de chaque unité pendant et après le cours, plutôt que d’essayer de remettre en ordre l’intégralité des notions apprises pendant la journée place soi-même tout en sachant que son attention aura probablement chuté à certains moments de la leçon. Cette méthode est particulièrement efficace pour l’apprentissage des langues étrangères par exemple.

En plus de maintenir l’attention et l’implication des élèves tout au long du cours, le microapprentissage améliore aussi la rétention des informations et donc la réussite scolaire sur le long terme.

Mesurer l’engagement des étudiants

Par le passé, un des principaux défis rencontrés par les enseignants lorsqu’ils souhaitaient comprendre et améliorer l’implication des élèves en classe, c’était de pouvoir évaluer l’engagement réel de la classe. Fort heureusement, la situation a bien évolué ces dernières années et les éducateurs ont maintenant de nouvelles méthodes à leur disposition.

Sondage

Faire un petit sondage directement auprès des élèves est un bon début. Il pourra être conduit sur papier ou numériquement et portera sur un certain nombre de critères que vous aurez définis afin d’évaluer la qualité de votre cours et les points à améliorer. Les élèves auront ainsi, anonymement, l’occasion de donner leur avis sur vos méthodes d’enseignement de même que d’auto-évaluer leur implication dans la classe.

Ce genre de petits sondages permet de rapidement obtenir une vision d’ensemble, plus claire que par la simple observation de la classe et laissant la déduction de côté. Mais ils ne sont pas exempts de défauts, le principal étant naturellement de recevoir un jugement biaisé, en bien ou en mal d’ailleurs, basé sur la personnalité plutôt que la qualité du cours.

Le machine learning

L’essor du machine learning transforme également les méthodes de mesure de l’engagement des élèves et substitue les faiblesses de l’auto-évaluation par des données quantifiables. L’implication individuelle peut être mesurée de nombreuse manière : suivi de l’assiduité, des résultats, temps d’activité sur l’ordinateur (dans les écoles équipées) ou même implémentation de mécaniques d’auto-évaluation régulière.

Peu importe les données obtenues, celles-ci pourront ensuite être envoyées dans le cloud afin d’être analysées en faisant appel à des éléments de machines learning. Les résultats ainsi obtenus peuvent ensuite être comparés avec ceux d’autres classes et permettre des ajustements dans des délais plus rapides que le permettent les sondages de fin d’année.

L’observation directe

L’observation directe est une méthode certes moins précise mais qui a déjà largement fait ses preuves sur le terrain. Celle-ci est généralement mise en place par l’enseignant ou une personne tierce. Le but sera, par l’observation du comportement des élèves, de rechercher les signes témoignant de l’implication et de l’attention des élèves :

• Élève tourné vers l’avant de la classe, regardant le tableau
• Élève prêtant attention à l’enseignant lorsque celui-ci parle
• Élève prenant des notes ou effectuant les exercices lorsqu’on lui demande
• Élève posant des questions, donnant des réponses et participant aux discussions

De même, il s’agira aussi de prêter attention aux signes avant-coureurs du décrochage, comme les bavardages, les pertes d’attention, l’agitation ou les mauvais comportements. Si l’observation directe, par son absence de données quantifiables, est moins précise que d’autres méthodes, elle permet au moins de mettre en lumière les problèmes les plus évidents qui n’apparaitraient pas forcément dans un sondage.

Pour aller plus loin

On ne le répètera jamais assez : l’engagement des élèves est une condition sine qua non pour prodiguer un enseignement de qualité. Réussir à maintenir l’attention, l’implication émotionnelle et la participation de la classe participe grandement à la rétention pérenne des connaissances, tout au long du processus d’apprentissage. Ce concept est donc étroitement lié à la réussite scolaire sur le long terme.

L’engagement se mesure de bien des manières. Ce travail d’évaluation est essentiel pour permettre à l’enseignant d’appréhender de possibles faiblesses dans ses méthodes et de les ajuster en fonction des classes auxquelles il s’adresse. Comme mentionné à plusieurs reprises, l’engagement requiert une réelle implication émotionnelle des élèves dans leur processus d’apprentissage. Et pour y parvenir, l’éducateur devra probablement faire appelle à plusieurs méthodes d’enseignement afin d’éveiller et de maintenir l’intérêt de leur classe.

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