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Technologie et éducation : 5 problèmes et comment y remédier

Si le progrès est généralement considéré comme quelque chose de positif, l’arrivée de la technologie dans l’éduction pose clairement un certain nombre de problèmes. Potentielle cause de distractions et d’inégalités, l’EdTech n’a pas réponse à tout. Intéressons-nous aux principaux reproches qui sont fait à la technologie dans l’éducation et voyons comment, tout comme certaines mentalités, il est possible de les dépasser.

Continuez votre lecture pour en apprendre plus sur les inconvénients de la technologie en classe et, surtout, sur comment les dépasser.

Des applications aux e-books en passant par les ENT et la ludification, la technologie a bel et bien investit l’éducation ces dernières années. Mais si l’EdTech peut rendre les leçons plus engageantes et accessibles pour les élèves nés avec internet, elle se révèle parfois déroutante (voire handicapante) pour les équipes éducatives. Comment tirer parti de la technologie sans pour autant sacrifier l’engagement et l’efficacité en classe ?

Dans les lignes qui suivent, nous allons adresser 5 problèmes majeurs de la technologie dans l’éducation et voir comment il est possible d’y remédier.

technologie et éducation 5 problèmes

La technologie distrait les élèves

L’utilisation des smartphones dans l’enceinte de nos établissements est, en théorie du moins, interdite. Si, parmi les raisons derrière cette interdiction, on retrouve une volonté d’améliorer la qualité de la vie collective ou de limiter l’accès aux contenus choquants, l’objectif principal reste évidemment d’éviter les distractions inutiles et les incivilités en classe.

Cependant, et nous en sommes tous conscient, cette interdiction n’est que très difficilement applicable. Que ce soit en tant qu’enseignant ou qu’élève, il nous est tous déjà arrivé de sortir notre téléphone pendant un cours pour répondre à un message ou juste parce qu’on s’ennuyait. On attend des équipes pédagogiques qu’elles apprennent aux plus jeunes à réguler leur utilisation du téléphone, mais des études ont d’ailleurs montré qu’un plan de cours basé sur l’engagement des élèves résulte en une réduction des utilisations intempestives de la technologie.

Fort heureusement, les législateurs ont ajouté une exception à l’utilisation des smartphones dans les établissements scolaires : l’usage pédagogique supervisé. Et c’est tant mieux ! Car nombreuses sont les applications éducatives et les utilisations tout à fait en classe. Il serait dommage de se priver des bienfaits de ces ordinateurs de poche.

Au-delà de la classique calculette, du dictionnaire ou de l’encyclopédie, de nombreuses applications pourrons venir agrémenter ou compléter une activité. On citera bien sûr les incontournable Google Maps pour l’histoire-géo, SkyMap pour les sciences et Duolingo pour les langues. Mais il en existe bien d’autres, et la communauté éducative partage régulièrement ses suggestions.

La technologie peut aussi être envisagée comme un supplément au contenu des leçons. Elle peut alors prendre la forme de vidéos, de fils d’actualités, de visites virtuelles ou de discussions en ligne. Dans ce domaine, la créativité est le maître mot !

La technologie requiert beaucoup de gestion et de formation

Si certains s’insurgent autant devant l’EdTech, c’est parce que, pour pouvoir s’en servir de manière efficace, il faut être à l’aise avec le numérique. Une récente enquête internationale (pour un résumé des résultats français, cliquez ici) montrait que si plus de la moitié des enseignants français utilisent quotidiennement la technologie en classe, seulement 35% d’entre eux avaient reçu une formation généraliste quant à son utilisation. Dans le cadre d’une autre étude, menée en 2018 par l’OCDE, seulement 29% des enseignants français s’estimaient bien entraînés à l’utilisation des TIC durant leur formation. Pour beaucoup technologie est donc encore synonyme de travail supplémentaire ou de formation autonome une fois rentré à la maison.

Pour que l’implémentation des nouvelles technologies dans nos établissements fonctionne, il faut aussi des experts informatiques capable de les installer, d’en faire la maintenance, et de former équipes éducatives et élèves à leur utilisation. Une communication claire et transparente entre l’administration, les établissements et les revendeurs est primordiale. Un échange direct et ouvert sur les avantages et inconvénients de tel ou tel système, aussi bien pour les enseignants que pour les élèves, contribuera grandement à l’acceptation de ladite technologie et réduira les véhémences à l’encontre des TICE. Naturellement, tout cela sera vain sans un véritable suivi et un effort de formation.

technologie fracture numérique

La technologie creuse la fracture numérique

La fracture numérique fait référence aux inégalités d’accès aux TIC. Une récente étude du CNESCO abordait ce sujet. Si, par le passé, les disparités technologiques relevaient surtout de l’accès à l’internet en haut-débit, ces différences se sont résorbées au cours des dernières années. Cependant, comme l’ont montré la pandémie de COVID 19 et les confinements successifs, il existe toujours de nombreuses zones blanches dans lesquelles les élèves ont connu (et connaissent toujours) de grandes difficultés pour participer aux cours à distances et accéder aux ressources en ligne. On notera toutefois que si ces disparités sont très bien quantifiées en France métropolitaine, il n’existe encore que très peu de données concernant les territoires d’Outre-mer.

Les inégalités dans l’attribution des équipements sont aussi un autre problème à adresser. Tous les établissements ne sont pas dotés de la même manière. Et si on a tendance à penser que ceux des milieux ruraux sont moins bien pourvus en matériel, une récente étude du Ministère de l’éducation a mis en lumière ceux des grandes villes ont en fait plus souvent tendance à être sous-équipés. Ces disparités sont moins marquées au niveau du matériel personnel des élèves. En revanche, notamment dans les classes pratiquant le BYOD (en français le AVEC, Apportez votre équipement personnel de communication), on constate de grosses inégalités d’accès à l’équipement principalement liées aux différences sociales.

Fort heureusement, le déploiement des technologies dans les établissements scolaires a connu, d’après l’étude que nous citions un peu plus haut, une forte augmentation au cours des dix dernières années. Les administrations se concentrent clairement sur les équipements partagés et profitant au plus grand nombre, comme par exemple les connexions internet ou les ordinateurs. Dans les classes, on constate une explosion du nombre de tableaux interactifs. Et de nouvelles initiatives locales ou régionales, à l’image du projet Lycée 4.0 dans le Grand Est, investissent massivement dans du matériel et des ressources numériques.

La technologie coûte cher

Rien n’est gratuit dans ce bas monde, et investir dans de la technologie de pointe pour équiper ses classes, ça coûte évidemment très cher. On peut toutefois maximiser le coût total de possession en installant des équipements avec une durée de vie plus grande ou des besoins de maintenance réduits. Du matériel plus cher à l’achat pourra en réalité contribuer à faire des économies sur le long terme : il tombera moins souvent en panne et sera plus simple d’utilisation pour les équipes éducatives. Lorsqu’on investit dans une nouvelle technologie, il est donc essentiel de considérer le coût total du cycle de vie plutôt que le coût d’achat.

L’implémentation de la technologie ne devrait pas se limiter aux seules salles de classe. Elle est aussi capable de rationaliser les systèmes d’administration, réduire les coûts ou d’automatiser certaines tâches administratives. Dans le cas de l’enseignement supérieur, développer des cursus en ligne peut aussi permettre de faire des économies substantielles.

De même, délaisser les services payants des géants de l’informatique au profit de solutions gratuites (comme OpenOffice ou la suite de service de Google), à l’image des logiciels libres de droit compilés et proposés par le ministère de l’éducation au plus fort de la pandémie sur le site Apps.education.fr, permettra de travailler dans d’excellentes conditions sans avoir à débourser un centime. Et n’oublions pas que le numérique et la digitalisation des ressources, en plus de réduire les impressions, permettent aux enseignants tout comme aux apprenants d’accéder au matériel n’importe où et à toute heure.

C’est donc tout à fait vrai, la technologie coûte cher. Mais elle apporte aussi de nombreuses solutions pour réduire ou minimiser les dépenses des collectivités.

Disadvantages of Technology in the Classroom - Less Face Time

Moins de face à face

Aucune technologie, aussi brillante soit elle, ne fait le poids face à un enseignant talentueux et motivé. Les nouvelles technologies, seules, ne peuvent pas assurer un enseignement pérenne et de qualité, ce ne sont que de simples outils. Et comme tout outil, il ne sera aussi bon que la personne qui le manie. Bien que des milliards de dollars soient dépensés chaque année dans le déploiement de l’EdTech, les pays qui obtiennent les meilleurs résultats sont rarement ceux qui investissent le plus !

Les interactions directes entre enseignant et apprenant permettent non seulement de transmettre des informations, mais surtout de les comprendre, interpréter et de les mettre en application pour qu’elles deviennent de véritables connaissances. A travers cette relation on ne peut plus humaine, l’enseignant participe à la construction de l’estime de soi, de la confiance et de la maturité émotionnelle de l’élève. Contrairement à la froide technologie, il établit une zone de confort dans laquelle l’apprenant est amené à s’épanouir.

Les nouvelles technologies peuvent être utilisées de bien des manières en classe mais parfois, le mieux qu’un enseignant puisse faire c’est de complètement déconnecter pour privilégier l’interaction humaine. Si internet constitue aujourd’hui une manne inépuisable d’informations, nombreuses sont celles qui sont erronées, inexactes ou incomplètes. Aujourd’hui, il revient aussi aux enseignants de guider les apprenants, de leur apprendre à naviguer à travers ces écueils, à reconnaître les sources fiables et, surtout, à développer un esprit critique.

Pour conclure

L’adoption de la technologie dans l’éducation ne se fera pas sans heurts, il en a toujours été ainsi. Ses bienfaits surpassent pourtant largement ses inconvénients ! Pour autant, rien ne sert de fermer les yeux sur les lacunes et les défauts de la technologie. Les interactions en face à face restent essentielles, à la base du processus d’apprentissage. En parvenant à conjuguer le meilleur des deux mondes, ce sont les élèves qui en profiteront le plus.

Il n’y a aucune raison de prendre peur face à l’EdTech. Pour autant, nous ne devrions pas non plus nous jeter aveuglement dans la digitalisation. Comme pour toute chose, il faut savoir trouver le juste milieu. Après tout, la base de l’éducation c’est l’apprentissage, qu’on soit enseignant ou élève, et c’est pourquoi nous nous devons de rester ouvert au progrès et aux améliorations qu’il apporte.

Vous souhaitez en apprendre plus sur l’EdTech ? Jetez donc un œil à notre guide de la technologie en classe. Nous vous invitons aussi à découvrir les solutions de ViewSonic pour l’éducation en cliquant ici.